bon là un manège vraiment moche ,non?
Heidelberg Project a été créé en 1980 par Tyree Guyton à Détroit, dans le Michigan. Ce musée à ciel ouvert se situe au Nord-Est de la ville dans un quartier populaire. Face au délaissement de son quartier l’artiste tente de mettre les habitants et le Heidelberg sur le devant de la scène, afin de les faire sortir de leur misère et de leur abandon. Cela s’apparente à une forme d’urbanisme spontané dans une période de crise et d’austérité. Au fil des années, le nombre de maisons réhabilitées en œuvre d’art ainsi que la quantité d’installations se sont multipliées et se situent actuellement sur 27 parcelles1; cela malgré certaines actions de contestation tel que la mise à feu de certaines bâtisses. La ville de Détroit devient un champ des possibles, une possible city2 où il est possible de trouver des cracks (failles) pour redonner vie à la ville2. Autrement dit, l’influence des utilisations provisoires mises en place sont présentes afin de changer l’image d’un lieu et pour relancer un dynamisme social, culturel et économique3.
Le quartier où se situe Heidelberg Project se trouve aux abords directs du centre-ville de Détroit. Quatre kilomètres séparent les tours du downtown aux maisons décorées artistiquement dans un secteur résidentiel au Nord-Est de la ville. Cette proximité peut paraître étonnante sachant que Heidelberg Project est né grâce à l’abandon des lieux. Il est pertinent de comprendre le contexte qui a mené à cette situation.
Après avoir vécu une période faste au début du xxe siècle, Détroit connaît une importante crise industrielle dès les années 1930 et atteint son apogée dans les années 1960-1970. À la suite de ce déclin économique accompagné de violentes émeutes raciales et à l’avènement de l’étalement urbain, Détroit a changé de visage4. La classe ouvrière majoritairement blanche s’est littéralement « envolée » de certains quartiers centraux de la ville. Ce phénomène a été baptisé « white flight »5 ou « urban flight »6. Ces zones sont alors re-peuplées en partie par une population plus pauvre et généralement afro-américaine qui ne détient pas le même capital que les populations précédentes. Ainsi, ces quartiers dépérissent et se trouvent rapidement dans un état majoritaire d’abandon: plus de 30’000 maisons sont laissées vacantes dans les années 19607.
Détroit a perdu près de 60 % de sa population depuis 1950. La ville est globalement en crise, une ségrégation se met en place entre population blanche qui sort de la ville et noire qui l’investit progressivement. Cela s'observe également à Heidelberg, quartier proche du centre et à forte majorité afro-américaine8.
Cette chute démographique est également accompagnée par une diminution drastique des emplois dans le domaine industriel. Détroit est donc considéré comme une shrinking city en raison de ces éléments, c’est-à-dire une ville en déclin8. Ce phénomène est d'ailleurs une des motivations principales de Guyton pour lutter contre la désertion de son quartier par les habitants et les emplois.
En outre, dans les années 1990, Détroit reçoit un nouveau surnom moins triomphal que le précédent : Murder city8. Ce surnom vient du fait que la ville connaît un taux de criminalité qui est l’un des plus importants des USA4. Le quartier d’Heidelberg a également subi cette augmentation du crime et en a été victime9.
et des fresque murales
ce midi aprés notre dernière laverie pour passer mes piecettes on va au musée Ford
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